Disparition à Manadieu by Pascale Blazy

Disparition à Manadieu by Pascale Blazy

Auteur:Pascale Blazy [Blazy, Pascale]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Policier/Thriller, Littérature Française
Publié: 2022-03-24T23:00:00+00:00


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Pour un mercredi après-midi, l’affluence était minime à la médiathèque, les adolescents avaient déserté les lieux et les bancs du square ; quelques mamans seulement, accompagnées de leurs petits, peuplaient la salle de lecture. Sans doute la psychose d’un tueur en série, largement diffusée par les médias, était la cause de cet abandon, les parents gardaient leurs enfants chez eux.

Clarisse se prit à songer qu’une semaine plus tôt Lison était là, assise auprès de son professeur, à réviser son Baccalauréat. Elle regardait la table vide qu’ils occupaient chaque mercredi. Personne n’avait osé s’y installer. Respect ou superstition. Peu importait, Lison ne viendrait plus.

Madame Bonnet fit son entrée vers 15 h, toujours discrète avec son petit cartable à la main, elle se faufila dans le coin des poèmes, s’installa à sa table et sortit son cahier. Institutrice en retraite, poète à ses heures, elle recopiait les textes qu’elle aimait, soignant sa calligraphie. Elle assouvissait ainsi sa nostalgie de l’école d’autrefois. Elle avait enseigné à de nombreuses générations, principalement ici, à Manadieu, autant dire qu’elle connaissait tous les Manadéens de souche.

D’un bref signe de la main, elle attira l’attention de Clarisse, occupée à ranger des documents.

Lorsque la bibliothécaire fut près d’elle, elle lui chuchota :

– Paulette Brun t’a parlé ce matin, je n’ai encore rien trouvé, il faut que je monte au grenier et maintenant, je n’y vais plus seule. Ce soir ou demain, mon neveu doit passer, je lui demanderai de m’accompagner, tu n’auras qu’à venir vendredi.

– D’accord, merci madame.

Clarisse s’éloigna pour remplacer Camille à la banque de prêt, elle assurerait seule la fin de la journée.

Elle observait le va-et-vient des lecteurs, les habitués qui venaient presque à heure fixe, ceux qui avaient leur coin de prédilection. Tiens, par exemple, monsieur Lenoir, vétérinaire au parc animalier de Manadieu, était un habitué du vendredi à l’ouverture, il empruntait deux revues et deux romans, parfois une bande dessinée, sa sélection était plutôt éclectique. Si certains lecteurs avaient tendance à s’enfermer dans un style, ce n’était pas son cas. Il était quelquefois difficile d’orienter le choix de certaines personnes vers d’autres horizons, pourtant le risque n’était pas bien grand d’emprunter un ouvrage au hasard ou simplement sur un coup de cœur ; le seul inconvénient était de revenir plus tôt que prévu à la bibliothèque si le choix n’était pas satisfaisant.

Monsieur Lenoir ne parlait à personne, tout juste bonjour en s’approchant de la banque de prêt. Madame Brun le qualifiait de sauvage, elle disait qu’à force de vivre au milieu des bêtes, il en était devenu une. Curieux sa présence aujourd’hui.

Clarisse se mit à réfléchir, était-il là mercredi dernier ? Elle ne s’en souvenait pas, elle l’aurait sûrement remarqué.

Il s’approchait, quatre documents à la main : deux revues d’histoire et deux romans du terroir, qu’il rangea dans son sac en toile bise après les avoir fait enregistrer. Il sortit aussitôt.

Clarisse fut surprise par la visite de Francine qui venait échanger ses livres et qui s’excusa de ne pouvoir rendre ceux de Lison, ils étaient



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